Kidnappé à Ramallah en territoire palestinien autonome par les forces d’occupation israéliennes, le député palestinien est détenu en Israël en violation du droit et des accords internationaux (la Quatrième Convention de Genève et les accord d’Oslo) qui interdisent à toute puissance occupante de déporter la population occupée et qui stipulent que toute personne accusée d’un crime doit être détenue dans le territoire occupé et traitée de manière décente.
Depuis qu’il a été kidnappé et déporté en territoire israélien, Marwan Barghouti a été détenu sans accusation pendant plusieurs mois puis mis au secret depuis près d’un an. Sans aucune visite de sa famille et pendant longtemps de ses avocats, soumis à la torture physique et psychologique , Barghouthi est dans une condition physique très précaire.
Pression supplémentaire et véritable provocation contre les droits humains, son fils aîné Qassam, 18 ans, étudiant, auquel les autorités israéliennes avaient menacé de s’attaquer pour faire plier Marwan, a été arrêté en décembre 2003 et est détenu depuis.
Reclus dans une petite cellule insalubre (8m² sans ventilation), sans contact avec quiconque, Marwan Barghouti a droit à une heure de sortie par jour, enchaîné. Sa santé se détériore mais il se voit refuser les traitements qui s’imposent et la visite de son médecin. Son avocat n’a pu obtenir son transfert à l’hôpital, toujours en contravention des Conventions de Genève.
C’est aussi le cas de la plupart des autres prisonniers blessés et malades détenus en Israël comme en témoignent les avocats du Club des Prisonniers. *
Bien qu’il ne trouve apparemment pas de chef d’accusation valable à ses propres yeux, le tribunal de Tel Aviv vient de renouveler, en janvier 2004, l’ordre de le détenir en isolement total pour 6 mois.
Marwan Barghouti récuse le droit du tribunal de la puissance occupante de le juger, parce que sa détention se fait en violation flagrante du droit international et parce qu’il n’a pas droit à un procès équitable, comme en témoignent des représentants d’organismes internationaux présents aux premières auditions. Il met en évidence que par ce procès la volonté du gouvernement Sharon est de faire plier la résistance palestinienne à l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza.
Le tribunal de Tel Aviv a quant à lui déclaré que la sécurité d’Israël était au dessus des accord ou du droit international.
S’il a su user des premières auditions pour clamer son rejet de l’occupation et sa qualité de prisonnier politique, Barghouti a depuis lors décidé de refuser d’entrer dans la logique « juridique » du tribunal , de boycotter les auditions et de demander à l’aréopage de juristes internationaux prêts à le défendre de se démettre.
Représentant démocratiquement élu du peuple palestinien comme lui, arrêté illégalement en zone sous juridiction palestinienne et détenu en violation du droit comme lui, le député du camp de réfugiés de Balata à Naplouse, Hussam Khader, défenseur inlassable du droit des réfugiés mais interlocuteur des pacifistes israéliens depuis longtemps, est lui en détention depuis plus d’un an.
Avec eux, cadres politiques comme le Sheikh Hassan Youssef de Ramallah ou simples citoyens, plus de 7000 Palestiniens dont des femmes et des enfants, sont encore détenus par les autorités israéliennes, depuis de longs mois pour nombre d’entre eux, sans procès, sans accusation, dans des conditions insupportables qui violent systématiquement le droit humanitaire et les droits humains.*
Nous devons tout mettre en œuvre pour imposer leur libération à tous.
* voir sur le site l’appel du Club des prisonniers à l’occasion du 17 avril, journée des prisonniers en Palestine occupée.